Strasbourg, le 05/04/2017. ID unique : 170407_38
1283ème réunion du Comité des Ministres
Déclaration de l’Union européenne sur la persécution des Témoins de Jéhovah en Russie
Le 15 mars, le ministère de la Justice de la Fédération de Russie a déposé une plainte auprès de la Cour suprême est la dernière mesure sévère prise à l’encontre des Témoins de Jéhovah et une nouvelle intensification de la violation de leurs droits et des poursuites dont ils font l’objet en Russie, ce qui contrevient aux normes internationales en matière de liberté de religion ou de conviction.
Cette décision peut conduire à la liquidation du centre administratif et de tous les bureaux de représentation locaux des Témoins de Jéhovah en Russie et à la confiscation de leurs biens. Dans l’intervalle, le ministère a qualifié le centre administratif d'« extrémiste » et a imposé une interdiction à toutes les entités juridiques des Témoins de Jéhovah dans tout le pays. Il s’agit là d’une évolution très négative qui pourrait conduire à des poursuites pénales contre les Témoins de Jéhovah simplement parce qu’ils pratiquent leur religion.
L’Union européenne partage les préoccupations du Comité des droits de l’homme des Nations unies au sujet d’un certain nombre de rapports indiquant que la loi fédérale sur la lutte contre les activités extrémistes est de plus en plus utilisée en Fédération de Russie pour restreindre la liberté de religion visée, entre autres, contre les Témoins de Jéhovah.
Les autorités russes doivent veiller à ce que les Témoins de Jéhovah jouissent pacifiquement du droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion et du droit à la liberté de réunion et d’association sans autre ingérence, comme le garantit la Constitution de la Fédération de Russie. Les autorités russes doivent respecter les accords internationaux, notamment la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que les normes internationales relatives aux droits humains.
L’Union européenne continue de promouvoir la liberté de religion ou de conviction en tant que droit à exercer par tous et partout, sur la base des principes d’égalité, de non-discrimination et d’universalité. En vertu du droit international relatif aux droits de l’homme, l’exercice de la liberté de religion ou de conviction en communauté avec d’autres personnes comprend (sans s’y limiter) : la personnalité juridique et la non-ingérence dans les affaires intérieures, y compris le droit d’établir et de maintenir des lieux de culte ou de réunion accessibles, la liberté de choisir et de former des dirigeants, et le droit de s’engager dans des activités sociales, activités culturelles, éducatives et caritatives.